Pourquoi les réseaux de soins suscitent la polémique
Par Guillaume Guichard Mis à jour | publié
Les mutuelles cherchent surtout à développer les réseaux de soins pour le dentaire et l'optique. Crédits photo : JUAN CARLOS ULATE/REUTERS
News du 29/10/2012 12:29
« Les réseaux, un partenariat gagnant pour les opticiens, les clients et les Ocam », estime Christian Py, président des Opticiens Mutualistes
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Christian Py, président du Synom (Syndicat national de l'optique mutualiste) défend bec et ongle le principe des remboursements différenciés. Il nous livre son « état d'âme et sa sérénité » après les récentes prises de position contre la proposition de loi du groupe socialiste, visant à autoriser les mutuelles à mettre en place des réseaux. Acuité : Le 3 octobre, à la veille du Silmo, la Mutualité française publiait une étude sur « les Français et l'optique ». Quels sont ses grands enseignements ? |
News du 29/11/2012 10:31
Exclu. Alain Afflelou : « Les réseaux suppriment la liberté de choix et font grimper les dépenses d'optique »
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Alors que les députés viennent d'adopter, en première lecture et en séance publique, la proposition de loi Le Roux, Acuité continue de donner la parole aux acteurs de la distribution sur les réseaux des Ocam. Alain Afflelou donne la réplique à Christian Py (président des Opticiens Mutualistes), Yves Guénin (secrétaire général d'Optic 2000) et Laurent Lévy (PDG d'Optical Center), qui se sont prononcés en faveur du conventionnement des opticiens par les complémentaires santé. Il dénonce des « contre-vérités » allant à l'encontre des intérêts de la profession et de l'accès aux soins. |
News du 28/11/2012 16:38
Réseaux : près de 40 amendements demandent la suppression ou un durcissement de la proposition de loi
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Dans les heures qui viennent, les députés ouvriront en séance publique le débat sur la proposition de loi Le Roux visant à légaliser les réseaux mutualistes et à encadrer les conventions passées entre les professionnels de santé et les complémentaires santé. Sensibles aux revendications exprimées par de nombreux professionnels de santé (notamment des opticiens), les députés ont déjà déposé 38 amendements, tous destinés à limiter les risques liés au développement des réseaux. Le groupe UMP et l'Union des démocrates et indépendants craignent particulièrement une perte du libre choix du client, des distorsions de concurrence et une mainmise des Ocam sur le système de santé. Voici les principales revendications exprimées à travers les amendements : |
"Casser la logique du prix élevé des lunettes en France" |
Mercredi, 28 Novembre 2012 11:12 |
Revue de presse. Nous avons lu pour vous Le Parisien d'aujourd'hui qui se penche sur les différents moyens qu'ont les Français de réduire leurs dépenses de santé en optique. |
Réseaux mutualistes : le groupe UMP se dit « tout à fait opposé à la proposition de loi »
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A partir de demain 28 novembre, les députés discuteront, en séance publique et en première lecture, la proposition de loi Le Roux visant à légaliser les réseaux mutualistes et à encadrer les conventions entre professionnels de santé et Ocam. Les débats s'annoncent houleux. A l'occasion de l'examen du texte en Commission des Affaires sociales, l'élu UMP Dominique Tian a en effet déclaré que « son groupe est évidemment tout à fait opposé » à cette proposition de loi du groupe socialiste, « même si ce texte doit être amélioré ». |
Exclu : « Les réseaux existent, inutile de les nier ». Interview d'Yves Guénin, secrétaire général d'Optic 2000
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A l'occasion de la proposition de loi Le Roux, Yves Guénin, secrétaire général du groupe Optic 2000, livre en exclusivité pour Acuité sa position vis-à-vis des réseaux. Son leitmotiv : nouer des partenariats gagnant-gagnant entre opticiens et Ocam, dans la concertation. Acuité : Pensez-vous que le débat autour des réseaux mutualistes est justifié ? Yves Guénin : Le principe des réseaux est le même pour tous. Il s'agit d'abandonner une partie de sa marge en échange d'un flux supplémentaire de clientèle. A partir du moment où ce principe est admis pour les assureurs et les institutions de prévoyance, je ne vois pas pourquoi il n'en serait pas de même pour les mutuelles, qui font le même métier. Ce qui importe, c'est que tout opticien soit libre de candidater à l'un ou l'autre de ces réseaux. Après, c'est une question de choix personnel. |
Le Groupe All dénonce les réalités économiques des réseaux et propose des solutions
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Comme la CDO, le groupe All prend la parole pour avertir les décisionnaires politiques et les consommateurs sur les réseaux. A l'occasion du débat autour de la proposition de loi Le Roux, il dénonce « le mensonge d'une baisse de prix qui ne repose que sur une descente en gamme ». La centrale souligne que, « pour respecter les grilles tarifaires » imposées par les Ocam, « les opticiens doivent proposer des équipements optiques d'ancienne génération ou importés. Sans le savoir, le consommateur n'a plus le choix de l'innovation. De plus, l'opticien perd sa capacité de conseil objective ». Le Groupe All (1 900 adhérents) craint le développement d'un système de santé à deux vitesses : « certains auront les moyens pour choisir leur opticien et arbitrer librement entre prix, innovation, confort, technologie... ; les autres se verront imposer un opticien et un équipement ». |
Réseaux mutualistes : 7 amendements déposés pour mettre des garde-fous ou supprimer la proposition de loi
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Ce matin, la Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale examine en première lecture la proposition de loi visant à légaliser les remboursements différenciés pour les mutuelles. Les députés membres de cette commission ont pour l'instant déposé sept amendements. Décryptage de ces propositions. Dominique Tian (UMP) : quatre amendements mettant en lumière les dangers des réseaux. |
Les opticiens « pas pigeons » organisent un rassemblement devant le Conseil constitutionnel, le 3 décembre
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En marge du colloque de la Fnof consacré à la proposition de loi Le Roux, le groupe Facebook « les opticiens ne sont pas des pigeons » (6 360 membres à ce jour) appelle à un rassemblement à Paris, le 3 décembre au matin (09h30), pour protester contre ce texte. Lieu du rendez-vous : le Conseil constitutionnel dans le 1er arrondissement de la capitale. « Si la loi venait à être adoptée, nous pourrions saisir cette institution, car le texte est contraire au principe d'égalité inscrit dans la Constitution »*, nous a confié Yann Fournier, chef de file du mouvement (en photo). Pour l'occasion, une centaine de tee-shirts affichant le logo du groupe et son caducée d'Hermès ont été fabriqués. « Nous les porterons pour ce rassemblement. Nous marcherons depuis le Conseil Constitutionnel jusqu'à Montparnasse (lieu du colloque de la Fnof, ndlr) ». Yann Fournier appelle par ailleurs les opticiens à se joindre la veille, le 2 décembre, à la manifestation des médecins et dentistes, qui se rendra du Sénat au siège de la Mutualité Française. |
La Fnof s'oppose à tous les réseaux sans distinction |
Jeudi, 15 Novembre 2012 15:48 |
Entendue à l'Assemblée hier, la Fnof a fait valoir ses arguments contre les réseaux des Ocam, quels qu'ils soient, ouverts ou fermés. Et souligne au passage ses divergences de vue avec d'autres syndicats d'opticiens, notamment le Synope. |
Les associations de patients veulent unifier les garanties de tous les Ocam
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Fin octobre, à l'occasion du 40ème Congrès de la Mutualité française, François Hollande annonçait vouloir généraliser l'accès à la complémentaire santé pour tous les Français et ouvrir aux mutuelles le droit de contractualiser avec les professionnels de santé. Suite à ces déclarations et à la récente polémique sur les Ocam, le CISS (Collectif interassociatif sur la santé, qui fédère une quarantaine d'associations d'usagers du système de santé) propose d'unifier les garanties des Ocam en dénonçant au passage l'opacité de leur offre. |
Mercredi, 14 Novembre 2012 08:23 |
Le chef de file des « opticiens pas pigeons » interpelle le président de la Mutualité sur RMC
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Le talk-show d'actualité « Carrément Brunet » de RMC a été ce 13 novembre consacré aux mutuelles. Son invité du jour : Etienne Caniard, président de la Mutualité Française. Attaqué de front par le journaliste Eric Brunet, qui estime que « les complémentaires santé ne font pas toujours très bien leur travail », il a défendu bec et ongles les stratégies des mutuelles, notamment la mise en place des réseaux. Yann Fournier (en photo), opticien dans l'Isère et chef de file du groupe des « opticiens pas pigeons sur Facebook », s'est invité au téléphone dans la discussion pour défendre votre profession : « les conventionnements se font seulement sur des critères financiers, sans prendre en compte les compétences ni la relation humaine. Les opticiens sont un terrain d'entraînement pour les complémentaires santé, qui référenceront bientôt les médecins et d'autres professions de santé », a dénoncé votre confrère, soutenu par l'animateur Eric Brunet, dont l'épouse est opticienne. |
Ocam : la CDO conteste l'efficacité des réseaux et dénonce
leurs dérives
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A l'avant-veille de l'examen, par la
Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, de la proposition de
loi visant à autoriser les mutuelles à mettre en place des réseaux, la CDO
(Centrale des opticiens) prend position sur le sujet. Elle rappelle les
principaux résultats de sa deuxième enquête sur les Ocam et l'optique, réalisée
en décembre 2011 par Gallileo Business Consulting auprès de 915 Français
porteurs de lunettes. Celle-ci révélait notamment que : - 57% consommateurs se montrent réticents à l'idée de renoncer au libre choix de leur opticien (contre 38% en 2010) - 39% des consommateurs « informés » de l'existence d'un réseau d'opticiens agréés leur garantissant des conditions de remboursement préférentielles choisissent de ne pas s'y rendre (contre 19% en 2010). « Des techniques proches de la grande distribution » « La santé visuelle des Français est la première victime d'une santé à plusieurs vitesses que certaines OCAM mettent progressivement en place », souligne la CDO. Pour son directeur Fabrice Masson, « les réseaux de soins existent depuis une dizaine d'années pour ce qui concerne l'optique, ce qui nous permet d'avoir le recul nécessaire pour en constater les effets ; l'évolution des pratiques de conventionnement tendent vers de véritables appels d'offres, doublés de techniques d'achats proches de la grande distribution. De véritables centrales d'achats de prestations de soins s'organisent pour gérer les conventionnements, pesant chacune plusieurs millions d'assurés, plaçant progressivement les opticiens membres de ces réseaux de soins en état de dépendance économique. La santé des Français devient une marchandise, les professionnels de santé doivent se faire référencer auprès des complémentaires santé et certains acheteurs-assureurs osent même solliciter des marges arrière... » Les Français doivent être « plus vigilants que jamais » « Si les pouvoirs publics devaient généraliser la libéralisation des règles de conventionnement, chacun réalise qu'il conviendra de sensibiliser les consommateurs sur les moyens de bien choisir leur mutuelle et d'insister sur les critères qui conditionnent la qualité du remboursement des dépenses optiques et la qualité des soins proposés. À l'heure où l'aide à l'acquisition d'une couverture maladie complémentaire santé (ACS) voit son nombre de bénéficiaires augmenter significativement, les Français doivent être plus vigilants que jamais quant aux contrats qu'ils souscrivent », prévient la CDO. Rappelons que la proposition de loi visant à autoriser les remboursements différenciés pour les mutuelles sera examinée le 14 novembre par la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale. Elle sera ensuite discutée et votée en séance publique du 28 au 30 novembre, avant d'être transférée au Sénat. |