jeudi 22 novembre 2012


Optique : pourquoi les mutuelles font baisser les prix

Par VINCENT COLLEN | 20/11 | 01:00

Des tarifs « de 20 % à 50 % moins élevés » pour les lunettes, selon l'Igas.

Les réseaux de soins d'ores et déjà mis en place par les organismes complémentaires - mais devenus illégaux pour les mutuelles depuis un arrêt de la Cour de cassation - sont basés sur des engagements réciproques. Les professionnels qui y adhèrent - opticiens, distributeurs d'audioprothèses… - s'engagent à modérer leurs tarifs et, dans certains cas, à respecter des critères de qualité - garanties anticasse pour les lunettes, par exemple. De leur côté, les mutuelles, assureurs et organismes de prévoyance recommandent ces professionnels à leurs affiliés. Certaines complémentaires mettent au point un cahier des charges à respecter. Le nombre de professionnels adhérents peut être limité (le réseau est alors dit fermé) ou non (réseau ouvert). D'autres mettent les professionnels en concurrence en lançant des appels d'offres.
Certaines complémentaires se sont regroupées en « plates-formes » pour gérer ces réseaux, qui comptent parfois plusieurs millions de bénéficiaires. Santéclair (Allianz, MAAF-MMA) regroupe 1.700 opticiens et 2.800 dentistes. Kalivia (Malakoff-Médéric, Harmonie Mutualité) compte 2.300 opticiens et 1.000 audioprothésistes. Tous promettent des réductions importantes à leurs affiliés. Pour l'optique, les réseaux de soins permettent d'offrir « des tarifs sensiblement plus bas, de 20 % à 50 % de moins que les tarifs catalogue », affirme un rapport de l'Inspection des affaires sociales (Igas). Pour des verres correcteurs et une monture de 500 euros, un adhérent qui se rend chez un opticien de son choix devra payer de sa poche 161,50 euros, contre 112,60 en moyenne chez un professionnel conventionné, assure la Mutualité. Les réductions sont moins intéressantes pour les prothèses dentaires, note l'Igas. La MGEN estime néanmoins que, pour une couronne de quelque 500 euros, le reste à charge pour l'assuré est légèrement inférieur à 100 euros avec le réseau MGEN, contre 300 euros en moyenne en France.
Les complémentaires soulignent que les patients peuvent se rendre chez n'importe quel opticien. Ils seront toujours couverts, mais le remboursement sera meilleur s'ils ont affaire à un professionnel agréé. Les opticiens récusent cette démonstration. Les montants restant à la charge des assurés ne baissent pas vraiment, argumente le Syndicat des opticiens sous enseigne, car les complémentaires augmentent régulièrement le montant de leurs cotisations. Et, dans certaines régions, les opticiens qui ne sont pas référencés par les mutuelles « peuvent se voir privés de près de 30 % de leur clientèle », assure le syndicat.
Par VINCENT COLLEN    
Les Echos.fr ,    VINCENT COLLEN | 20/11/2012
http://m.lesechos.fr/france/optique-pourquoi-les-mutuelles-font-baisser-les-prix-0202395000097.htm