samedi 15 juin 2013

PPL Le Roux : « des effets néfastes sur la filière optique française », selon Jacques Pélissard (député du Jura)


Dans une question écrite au gouvernement, Jacques Pélissard, député UMP du Jura, attire l'attention de Marisol Touraine sur la PPL Le Roux, visant à permettre aux mutuelles de mettre en place des réseaux de soins et à pratiquer le remboursement différencié dans ces réseaux. Selon lui, cette proposition de loi induirait « des effets néfastes sur la filière optique en France ». 

« Le remboursement différencié dans ces réseaux est contraire aux principes de base de notre système de santé et est porteur d'évolutions particulièrement dangereuses, souligne Jacques Pélissard. Les réseaux qui annoncent une baisse de prix, c'est en réalité une baisse de la valeur relative de la qualité du produit. La filière de la santé oculaire en France est très performante et remplit parfaitement son rôle en fournissant tous les types d'équipements visuels, à tous les prix ». Avec les réseaux de soins et les remboursements différenciés qui les accompagnent, « apparaît un vrai risque de désorganisation de la filière qui entraînerait une chute des équipements en lunettes, point fort de notre pays, et une menace pour l'emploi dans une filière qui compte, au sens large, près de 100 000 personnes ».

Le député du Jura rappelle que « l'élargissement de la couverture des soins aux plus démunis est une bonne chose, mais sans diminuer la qualité de la prise en charge des autres Français, contrairement à la pratique des réseaux de remboursements différenciés qui risque de mettre à mal les efforts pour améliorer l'accès aux lunettes. Les opticiens ont proposé, depuis 2000, plus de 500 000 équipements optiques par an aux Français couverts par la CMU-C, pour un prix moyen de 54 euros TTC, montant jamais revalorisé malgré l'inflation. Pour aller encore plus loin, les opticiens proposent également aux plus de 60 ans et aux personnes bénéficiant de l'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé (ACS), un « pass lunette » leur permettant de consulter un ophtalmologiste en moins de 3 mois et donnant accès à un équipement optique complet de qualité avec un reste à charge nul ou le plus faible possible ».

En opposition aux thèses avancées par l'UFC-Que Choisir, Marc simoncini ou encore Pascal Perri, selon lui, « la concurrence entre opticiens (12 000 magasins en France) n'est pas défavorable aux assurés mais permet aux prix de ce secteur d'évoluer nettement moins rapidement que les prix sur d'autres marchés. Sur la période 2005-2009, les prix de l'optique ont connu une progression annuelle de + 0,6 %, pour une inflation de 1,6 % en moyenne ».

Enfin, « conscients que l'accès aux soins est une problématique d'ampleur et afin de poursuivre et élargir tous ces efforts, les opticiens souhaitent maintenant aller encore plus loin en proposant une « offre optique de base » répondant aux critères de santé, calquée sur l'offre socle CMU-C ». Jacques Pélissard demande la position de Marisol Touraine sur cette proposition de loi et les mesures qu'elle compte mettre en place pour soutenir, véritablement et durablement, la filière optique en France.



News du 13/06/2013 09:16

http://www.acuite.fr/articles.asp?REF=8645